A quelques jours des élections de l’Association des réalisateurs de films tunisiens, nous avons rencontré le président sortant, Mokhtar Ladjimi, qui quitte la présidence de cette association et qui appelle toujours à la création d’une académie des arts et techniques du cinéma en Tunisie.
Le 27 juin auront enfin lieu les élections de l’Arft qui ont été reportées à cause du Covid-19. D’abord, est-ce que vous vous présentez pour un autre mandat ?
Non, je ne me présente pas pour un autre mandat et ma décision est définitive. Je ne fais pas de deuxième mandat parce que d’une part, je suis pour l’alternance et d’autre part, parce que je dois me consacrer à mon prochain long métrage «Hallucinations fantomatiques» prévu pour la fin 2021. A cela s’ajoutent des événementiels que je dois gérer aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger.
A ce jour, tout est prêt pour les élections ?
En effet, tout est prêt pour les élections de l’Arft pour que cela se passe de la manière la plus démocratique possible. En tant que président sortant, je ne laisse aucune consigne de vote parce que je ne suis ni pour ni contre personne. La porte est ouverte à tous. Je soutiens les programmes et les projets et ceux qui viennent pour travailler entre autres la décentralisation à travers les masterclasses. A ce point, j’ajouterais que ce n’est pas à l’association des réalisateurs d’organiser un festival ou un festival national. S’ils veulent revenir à des rencontres de réalisateurs, ce serait une bonne idée qui s’inscrirait au sein du festival national du cinéma tunisien
Qu’en est-il du festival du cinéma pour cette année ?
Ce festival est une opportunité pour mettre en valeur les jeunes et le cinéma tunisien et permet aussi la reconnaissance pour les techniciens et les comédiens tunisiens. Cette année, le festival il faudrait l’organiser de manière moins coûteuse et selon les réglementations sanitaires dues au Covid-19 . Nous n’avons pas encore de date précise mais à mon sens ce festival aura lieu d’ici la fin de l’année parce qu’on a un grand cru cette année…
On croit savoir aussi que vous avez choisi de ne pas être à la tête de la quatrième édition du festival du film tunisien… et que celle de 2020 sera la dernière pour vous…
En effet, je ferai cette troisième édition et elle sera la dernière pour moi… Je ne ferai pas la quatrième en 2021 parce que je préfère me consacrer à mon nouveau long métrage.
Où en sont les choses avec le ministère des Affaires culturelles concernant le festival ?
Vu la situation sanitaire par laquelle nous sommes passés, madame la ministre m’a demandé d’attendre le mois de juin pour fixer une date définitive pour le festival , mais elle a été compréhensive en ce qui concerne le besoin de faire ce festival cette année surtout pour les techniciens et les artistes et c’est un bon signe.
Qu’est-ce que vous attendez encore de ce festival avant de le quitter ?
Aujourd’hui, il faudrait créer une académie des arts et techniques du cinéma en Tunisie à laquelle j’ai appelé depuis le lancement en 2018 et dont je suis le fondateur mais pas forcément le président. On a réellement besoin de cette académie pour la réforme du cinéma.
Quel sera le rôle de cette académie ?
C’est une académie constituée de «sages» qui va résoudre les problèmes du cinéma et jouer le rôle d’arbitre entre le ministère et les diverses associations et les corps de métier. J’espère que madame la ministre des Affaires culturelles soutiendra cette idée. Au cas où le pouvoir politique dirait non, j’appellerais à la création d’une fondation pour concrétiser cette idée d’académie.